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vendredi 20 janvier 2017

Ashley & Gilda Autopsie d'un couple de Lucien d'Azay


Éditions Les Belles Lettres

Dix jours sans écrire sur mon blog… Je suis ravie de vous retrouver ! Je devais finir un travail passionnant sur une œuvre essentielle de la littérature américaine, un grand, grand livre dont je vous parlerai bientôt : L’Éveil de Kate Chopin. C’est promis, je vous expliquerai pourquoi il faut ab-so-lu-ment lire ce chef-d’œuvre…
Figurez-vous que « Lire au lit » a eu UN AN, le 15 janvier…
Quand je me suis lancée dans cette aventure, j’avoue que je ne m’attendais pas à tout ce que j’ai vécu depuis la création de ce blog : des rencontres inoubliables avec des lecteurs toujours prêts à discuter de leur dernier coup de cœur (quel bonheur !), des rencontres aussi avec des auteurs (quelle émotion lorsque l’on découvre dans sa boite mail un petit mot de Claudie Hunzinger ou d’Alexandre Seurat), des échanges aussi avec des blogueurs passionnés, des éditeurs et des libraires qui aiment leur métier et qui parlent avec le cœur des œuvres qu’ils ont découvertes et qui les ont transportés.
Et puis, il y a les silencieux ou ceux qui ont essayé de laisser un message et qui, mystères de la technologie, n’y sont pas parvenus… je voulais vous dire à quel point votre passage sur mon blog me touche. Je sais que certains me lisent de très loin et ces liens qui se tissent entre ce que j’écris et ce que vous êtes me portent au quotidien et me donnent envie de continuer à vous dire ce que j’ai aimé, ce qui m’a touchée, à vous livrer aussi, par-ci, par-là, un peu de moi-même pour que vous y retrouviez peut-être un peu de vous-même…
Du fond du cœur, pour tout ce que vous m’apportez, MERCI, MERCI, MERCI à tous.
Je sens déjà que 2017 sera une année qui va nous réserver de délicieuses découvertes littéraires. Je repars avec vous, plus enthousiaste que jamais.
Passons une bonne année ensemble !
Allez, c’est parti !

Parlons pour commencer d’un livre étonnant qui m’a été conseillé par un libraire qui aime sortir des sentiers battus : Ashley & Gilda, Autopsie d’un couple de Lucien D’Azay.
Le projet de l’auteur m’a amusée : en effet, considérant que, ce n’est pas parce que l’on aime la peinture que l’on sait peindre et que l’on deviendra Vermeer ou Rembrandt, de la même façon, ce n’est pas parce que l’on aime vivre en couple que cela fonctionne… loin de là même. Autrement dit, un couple réussi est aussi rare qu’une œuvre d’art : non, l’amour conjugal n’est pas à la portée de tout le monde, loin s’en faut ! Et l’auteur de conclure : « la vie de couple me paraît un contresens ou une impasse, un « régime » contraire… à la condition humaine, tout au moins à long terme. »
Et pourtant, Lucien d’Azay nous avoue avoir rencontré un couple qui tenait du chef-d’œuvre, espèce de miracle absolu selon lui. C’est de ce couple qu’il va être question dans ce livre et de ce qui fait qu’ils ont réussi l’impossible.
Attention, Messieurs-Dames, prenez note…
Autant vous le dire tout de suite, Ashley et Gilda n’ont pas une vie comme vous et moi : premièrement, ils ne travaillent pas, enfin, pas vraiment (je veux dire, pas de lever à 6 h 30, boulot à 8 h, retour le soir serrés comme des sardines dans le RER vers 19 h, leçons des gamins, repas, linge…. Et rebelote le lendemain. Non ! Gilda est sculptrice et Ashley… tiens, j’ai déjà oublié ce qu’il faisait tellement on ne le voit jamais le faire… Ah oui, il est : conseiller éditorial. Bon.
Deuxièmement, ils ne partagent pas un foyer commun. Oh là là, grosse erreur à éviter absolument : CHACUN CHEZ SOI ! Lui habite Wimbledon et elle Florence. Je vous imagine déjà vous tordre de rire. Attendez, ils ont quand même pris un petit logement à Venise, enfin, une maison (oui, ils sont assez riches).
Là, ils ne font rien ou pas grand-chose : balades, expos, soirées, quelques réceptions.
Enfin, ils n’ont pas d’enfants. C’est vrai, ils se sont rencontrés tard. Donc : pas de courses de rentrée des classes, pas de leçons, pas de Macdo, pas d’allers et retours infinis les mercredis, pas de crises avec les portables, tablettes et autres écrans, pas de gueule à table et autres réjouissances (la liste est longue) que beaucoup connaissent.
En plus, ils sont beaux (vous aussi, je sais) et ils dansent furieusement bien (ah, vous aussi, d’accord). Bon, ce n’est pas pour vous décourager mais j’ai comme l’impression que nous sommes un peu loin du compte.
Alors, ce livre, qu’en penser ?
Eh bien, je dois l’avouer, je suis complètement tombée dans le panneau : ce couple m’a fas-ci-née. On est dans l’atmosphère de Gatsby le Magnifique : on les découvre, ils dansent magiquement, on les croise de nouveau, ils passent, pleins de mystère : ils sont un mythe, un mirage. Ils créent autour d’eux un monde féerique. Sont-ils réels, ont-ils existé ? L’auteur nous dit que oui, qu’il a changé les noms. J’ai l’impression que s’ils existent, ce sont des artistes. Ils ont du talent, celui d’être au monde le plus harmonieusement possible. Les gens qui les entourent participent à la construction de leur histoire miraculeuse, de leur légende insensée et magique, de l’énigme de ce qu’ils sont. J’ai lu en fait une magnifique histoire d’amour qui m’a plongée dans les ruelles labyrinthiques de Venise, où habite l’auteur. J’ai entendu beaucoup d’italien, non traduit, je le précise pour ceux que ça hérisserait. Je n’ai pas tout compris, loin de là, mais j’ai aimé avoir ce sentiment d’être ailleurs. Et puis, l’écriture est très soignée, il faut le dire…
Je n’oublierai pas Ashley et Gilda. Leur histoire m’a touchée. Je ne vous ai évidemment pas tout dit sur eux, je vous laisse les découvrir, tenter de les approcher.

A défaut d’être ce qu’ils sont, laissons-les nous entraîner dans cet élan qui fait leur force et qui peut-être, lui, est à notre portée : l’amour de l’autre.  

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